Le poème du jour

Publié le 2 Janvier 2011

http://ecx.images-amazon.com/images/I/41C7RWelXHL._SS500_.jpgLes fêtes de noël sont passées par là et sous le sapin, j'ai reçu deux jolis paquets.

 

A l'intérieur du premier paquet, un livre; et pas n'importe lequel. L'édition absolue du  mythique "Sur la route" de Kerouac telle que mister Jack l'avait écrite sur un rouleau.

 

A l'intérieur du second paquet, un livre; et pas n'importe lequel. "Oeuvres" d'Octavio Paz, dans la splendide collection "La Pléaïde". Une excellente façon d'entrer dans l'univers du prix nobel de littérature 1990...

 

Et donc, un extrait...

 

 

Un jour parmi tant

 

 

Déluge de soleil
nous ne voyons rien mais voyons tout
Corps sans poids sol sans épaisseur
montons-nous ou descendons-nous ?

 

Ton corps est un diamant
où es-tu ?
Tu t’es perdu dans ton corps
Cette heure est un éclair immobile sans griffes
enfin nous sommes tous frères
nous pourrions nous dire bonsoir
même nous les Mexicains nous sommes heureux
et les étrangers aussi

 

Les automobiles ont la nostalgie de l’herbe
Marchent les tours
                          le temps s’est arrêté
Deux yeux ne me quittent pas
c’est la mer sur les rochers couleur de colère
c’est la furie de juin et son manteau d’abeilles

 

Soleil lion du ciel
toi qui la regardes
                          regarde-moi
Idole qui ne regarde personne
                                             regarde-nous
le ciel tourne et change et reste identique
où es-tu ?
Je suis seul face au soleil et aux gens
tu étais corps tu fus lumière tu n’es rien
Un jour je te rencontrerai dans un autre soleil

 

         Tombe le soir
                          grandissent les montagnes
      nul ne lit les journaux
      dans les bureaux jambes entrouvertes
      les jeunes filles prennent le café en bavardant
      J’ouvre mon bureau
                                il est plein d’ailes vertes
      il est rempli d’élytres jaunes
      Les machines marchent toutes seules
      tapent sans relâche la même ardente syllabe
      La nuit guette derrière les gratte-ciel
      c’est l’heure des étreintes cannibales
      Nuit aux longs ongles
      que de rage dans des regards remémorés !
      Avant de s’en aller
      le soleil embrase les présences.

Rédigé par Oslo

Publié dans #Poésie

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Commenter cet article
L
<br /> Octavio Paz...génial.<br /> j'aimais beaucoup : "lo que dice el trueno, lo comprende el bosque"<br /> allez, zou, sur ce, un peu de VMAa...comprendra qui pourra.<br /> <br /> <br />
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