Plein les yeux, plein le ventre, plein les jambes - Episode 5/6

Publié le 23 Juillet 2011

<<< Episode Précédent <<< // >>> Episode Suivant >>>

Vendredi 8 juillet. Étape n°5 :  62 kms, 1500 m D+, 6h01

Quelle nuit ! Sous la toile de tente, ça a été sons et lumières avec en plus un vent à décorner les boeufs. Mais ici on voit surtout des vaches. Lorsque le réveil sonne à 5h30 j’ai du mal à m’extraire du matelas gonflable. Je suis empêtré dans les filets d’un sommeil qui m’a fui toute la nuit et qui m’est tombé dessus au petit matin quand le vent est enfin tombé. La douche n’est pas assez froide pour me réveiller et je vais avoir du mal pour être prêt à temps. Je suis un des derniers à arriver près de l’arche de départ à 7h00. Détail : j’ai décidé de tenter de vérifier la théorie du champ stérile (voir épisode 1) en portant les mêmes chaussettes que la veille, non lavées !

http://farm7.static.flickr.com/6027/5945873482_c816a937f2.jpg

Bon alors, mis à part cette petite forme au réveil, les sensations sont plutôt bonnes. Je sens quand même que les releveurs chauffent gentiment mais rien d’alarmant ni de surprenant après l’accumulation des 4 étapes depuis lundi. Pas de douleur = on peut y aller à fond. Non, je plaisante. Mais pas tant que ça. Il me faut avouer ici que suite à l’étape de la veille, j’ai goûté au fruit défendu et j’ai dans l’idée de me défoncer une fois de plus aujourd’hui pour essayer de refaire un top 3. Le profil de l’étape me convient avec cette 3ème et dernière étape de montagne qui va nous conduire en Petite Chartreuse. Je sais que demain l’étape étant plus roulante, je n’aurais plus cette chance de m’immiscer dans la guerre des étoiles (la bataille entre Carmen, Eric et Alain pour les 2 places restantes sur le podium final de la course). Même quand on a un regard plutôt critique sur l’esprit de compétition, se faire prendre au jeu de temps en temps, ma foi, je reconnais que ça apporte une excitation plaisante. Simplement, il ne faut pas que cela devienne la priorité. Aussi, lorsque Michel nous libère ce matin, je pars avec dans l’idée de faire du mieux possible, et je me promets de me battre pour faire une belle étape si j’en ai l’opportunité. Le cul entre deux chaises (la raison et la compétition) je pars donc à un rythme à cheval entre mon allure sage habituelle et une allure plus rapide, c’est-à-dire entre 9,5 et 10 km/h. À ce train-là, je me retrouve au milieu du peloton qui est encore assez compact. Cela ne va toutefois pas durer car à la faveur des premières élévations de la route, les écarts vont se creuser. Le col le plus raide de cette semaine, voilà comment l’organisation de course présente le Granier. Ce col qui culmine à 1134 m est surplombé par le Mont Granier qui nous nargue depuis dimanche dernier, en veillant sur nous au-dessus de Myans.

http://farm7.static.flickr.com/6142/5945321813_7c85060183.jpg

L’ascension du Granier commence pour nous dès le 5ème kilomètre. À peine échauffés donc, nous voilà partis à la conquête des 1134m. Je ne les ai pas comptés, mais je sais qu’il y en a un paquet. Pourtant la montée se fait plutôt bien, à l’ombre ce matin, il fait presque frais. L’orage de la nuit a rafraîchi l’atmosphère et laisse tranquillement le soleil sortir de sa tanière. Je reviens sur les éternels Speedy Gonzalez du départ (Maurice, Franck, Laurent...) mais je suis étonné car je n’ai pas encore vu Alain. Aux dernières nouvelles il était même pardi derrière moi, très prudemment donc. Est-ce une tactique pour se réserver pour l’étape de demain afin de disputer le général dans la dernière étape ? Pour rappel, ce matin au départ de l’étape il n’y a que 9 minutes d’écart au général entre Carmen 2ème et Alain 4ème... Pour ma part je n’ai plus rien à espérer au général, avec 1h20 de retard sur Alain ; en revanche avec 37 minutes d’avance sur Robert, je ne dois pas passer au travers si je veux sauver ma 5ème place. Bref, je me retrouve à penser à tout ça dans la montée du Granier, et je dois me pincer pour y croire ; c’est bien la première fois que je me mets à penser au classement lors d’une course. En réalité, derrière cela, il y a surtout la méthode Coué pour me persuader que je peux partir de loin aujourd’hui, c’est-à-dire dès le 5ème kilomètre, et non pas attendre le 15ème ou le 20ème pour accélérer. Pendant l’ascension, ces idées font passer le temps mais j’entends et je sens un coureur qui revient derrière. Et alors que je m’attends à voir Alain me dépasser, c’est Laurent Saint Martin, vainqueur 2010, qui a décidé de faire le début de l’étape avec nous en guise d’entraînement. Il a également aidé Cyril à se décider à faire l’étape du jour en intégralité, sans dossard, hors classement mais juste pour le plaisir de se remettre à courir. J’ai l’impression que son étape en vélo la veille a remis du baume au coeur de Cyril et ça fait très plaisir à voir. Son enthousiasme ce matin tranche avec son état dépité mardi soir après son abandon et j’ai encore en mémoire sa mine triste le mercredi matin lorsqu’il nous a agité le drapeau du départ.

http://farm7.static.flickr.com/6006/5945323681_092ece1469.jpgLaurent Saint Martin est revenu à mon niveau. Sa foulée est légère, aérienne même, silencieuse : rien à voir avec ma foulée de phacochère lourdingue. Il m’encourage en me dépassant et inexorablement il s’éloigne loin devant ; bref il me met un vent. Cela remet les idées en place et me rappelle où se situe mon niveau. Idéal pour éviter de s’enflammer. D’ailleurs je crois bien avoir un peu ralenti par la suite. La petite voix qui dit « ralentis, tu ne vas pas y arriver sinon » est revenue me hanter.

Pourtant à quelques kilomètres du sommet, j’ai repris Carmen et en lui glissant un mot, l’aie dépassée. C’est un peu un remake de la montée du Marocaz lors de l’étape de la veille.

Au 12ème kilomètre je suis revenu sur Eric qui semble avoir de bonnes jambes. Nous faisons le dernier kilomètre de l’ascension ensemble, et nous arrivons avec quelques secondes d’écart au 1er ravitaillement situé en haut du col du Granier. Laurent Saint Martin attend ici avec les bénévoles et tout le monde nous encourage : la première difficulté est passée. Nous attendent maintenant les 2 autres difficultés du jour : le Col de la Cluse puis le Col des Egaux. Mais on n’en est pas encore là... Pour l’instant c’est opération « on refait les niveaux des bidons d’eau » et je reste fidèle à la banane. Eric et moi repartons ensemble du ravito, alors que j’aperçois Carmen au détour du virage situé en contrebas du ravito. Damien est également là, allongé sur la route pour faire de nouveaux clichés impressionnants. Cet homme est fou.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/80/Mont_Granier.jpg/800px-Mont_Granier.jpg

Dans la descente du Col du Granier, je me retrouve donc dans le sillage d’Eric. Sa technique est rôdée, j’ai pu le constater hier lors de la descente du Marocaz. Et bien le fieffé coquin remet ça. Nous devons flirter avec les 13 km/h pendant toute la descente. Environ 5 km et 300m de dénivelé négatif courus à bâtons rompus avec Damien qui file sur son vélo à côté de nous, la caméra dans une main, le guidon dans l’autre c’est encore un numéro de haute voltige pour le photographe de la course. Ma petite voix se fait entendre : « calme le jeu malheureux, ou tu vas devoir ramasser des morceaux de tes rotules sur le goudron ! » Intérieurement je hausse les épaules et me concentre sur le paysage pour chasser ces pensées négatives. Et quel paysage ! Les barrières rocheuses de la Chartreuse nous entourent, avec des coins de ciel bleu épars qui éclosent au milieu des bancs de brume. C’est grandiose et je ne peux m’empêcher de penser que les coureurs du coin ont un terrain de jeu fabuleux à leur disposition. Nous ne sommes pas tous égaux devant la réalité géographique de nos habitats ! Et forcément, quand on court en regardant en l’air, on loupe les embranchements ! Heureusement Eric veille et lorsque nous ne voyons plus de balise, il m’indique qu’il fallait prendre à droite à la boulangerie d’Entremont le Vieux. Demi-tour donc, deux cents mètres de trop et nous reprenons le bon itinéraire. Je suis heureux que la descente se termine, car au rythme de fou furieux d’Eric, je sais que je ne vais pas pouvoir encaisser les 62 kms de l’étape sans un peu de répit. Nous restons ensemble mais chacun dans sa course et dans son rythme. Quelques mots de temps en temps mais dans l’ensemble, nous sommes sages et concentrés. Eric est parti à la conquête du podium au général et moi je suis à la poursuite de mon petit défi personnel de refaire une étape à l’attaque et de tenir jusqu’au bout. Damien, le photographe + cinéaste + cycliste + bourlingueur + aventurier + acrobate a cessé de nous suivre et est retourné en arrière pour faire des clichés des autres coureurs.

photo Damien Artero - www.planeted.euLa circulation est rare. La montagne s’éveille lentement, encore endormie par les nappes de brumes qui dansent autour de ses têtes rocheuses. Je regrette presque de ne pas avoir emporté mon appareil photo. Mais lors des 4 premières étapes j’ai constaté qu’avec les à-coups de la course, une fois dans la poche dorsale du porte bidons, l’appareil se mettait en route tout seul... Je ne compte pas le nombre de macro-photos superbes du fond de la poche du porte bidons. Ni les miettes de barres de céréales collées sur l’appareil. Bref, aujourd’hui et demain j’ai décidé de laisser l’appareil dans la voiture à Myans. 

 

Nous voici à l’assaut de la 2ème bosse du jour. Le Col de la Cluse doit s’offrir à nous après une grimpette régulière et sans grande difficulté de 5 kilomètres environ pour un peu moins de 400m de dénivelé positif. Après les pentes abruptes du Granier, cette ascension passe plutôt bien, je la monte toujours en alternant les passages courus et marchés. J’ai dépassé Eric au cours de la montée lors d’un passage couru et j’arrive donc en solitaire au 2ème ravitaillement de la journée. En plus des bénévoles qui se mettent toujours en quatre pour nous, je suis accueilli par deux randonneurs qui m’applaudissent gaiement en me disant qu’ils sont supporters de Mimi & Bernard Chevillon. Nous échangeons quelques mots, je prends le temps de remplir mes bidons ; bref toujours le même petit train au ravito. Je m’autorise malgré tout un demi-oeuf dur et un peu de pain blanc en prévision des prochains kilomètres. Lorsque je repars, je me retourne mais je ne vois pas Eric. Connaissant sa qualité de descendeur, je m’attends à le voir recoller dans la prochaine portion à longue déclivité de la route. Surtout que la descente qui suit n’est pas piquée des vers. Plus pentue que celle du Granier : je dois puiser dans mes ressources pour maintenir un bon rythme.

St Pierre de Chartreuse

Au milieu de cette descente qui dure environ 5 kilomètres, je vois arriver en face de moi Emmanuel « Le Sanglier » sur son vélo de course et il va m’accompagner quelques kilomètres. N’habitant pas très loin, il me fait une petite visite géographique du coin. Cela me permet de sortir la tête de la course un moment et de profiter autrement du paysage. La route surplombe un instant une vallée avec de l’autre côté St Pierre d’Entremont. Nous passons sous la pointe de Thivelet qui culmine à 1230m et Emmanuel me demande comment je me sens. Je lui réponds que pour l’instant tout va bien. Il me parle de Jean-Jacques qui est devant et me demande si Eric est loin derrière. Je lui explique que je m’attends au retour d’Eric qui descend mieux et que tout ce que je vise aujourd’hui est la consolidation de ma 5ème place au général. Je redoute un peu l’étape de demain, trop roulante pour moi ; aussi je veux prendre encore un peu d’avance sur Robert.

photo Damien Artero - www.planeted.euLa pente s’est adoucie, nous entrons dans la petite commune de Corbel et c’est ainsi que se termine la descente. J’en profite pour manger une barre de céréales et bientôt Emmanuel me laisse pour aller à l’arrière. Un coup d’oeil au GPS m’indique que j’en suis au 28ème kilomètre. Cela signifie qu’il me reste 3 km avant le Col des Egaux où se situe le prochain ravito. Entre ces deux points, la route se rapproche de la falaise et dans les passages ombragés, la température est fraîche et j’ai hâte de retrouver le soleil en haut du Col. Lorsque j’arrive au 3ème ravitaillement, un cycliste qui attend là se présente comme Sam, d’Ultrafondus. Quelques mots, Sam fait quelques clichés et me demande si je suis bien 2ème de l’étape. Je réponds un « oui, pour l’instant » pas très optimiste quant à mes chances de le rester. Il faut dire que maintenant commence la partie de l’étape que je redoute. Il reste 20 kilomètres d’un profil descendant avec le passage dans la vallée et dans la ville de Chambéry avant 12 km supplémentaires de plat pour arriver jusqu’à Myans. Avec le train que j’impose à mes jambes depuis la veille, je doute d’avoir suffisamment de ressources pour maintenir le rythme. En repartant du ravito, je décide pourtant de jouer crânement ma chance et de pousser la machine en espérant que l’avance prise sur Eric dans les cols suffira. L’appétit venant en mangeant, j’avoue que la perspective d’une 2ème place consécutive d’étape me fait de l’oeil...

http://farm7.static.flickr.com/6028/5962195898_97b1cb7972.jpgLa descente dans la vallée se passe en douceur. Rien à voir avec la folle cavalcade dans la descente du Marocaz la veille ! Je décide de descendre à bon rythme mais en en gardant quand même sous le pied. Il y a même des moments de répit avec des petites bosses qui cassent l’élan et qui soulagent les genoux. Le soleil est maintenant sorti vainqueur de sa lutte avec la brume, il inonde sereinement la vallée vers laquelle la route nous conduit. Et la chaleur s’accentue chaque kilomètre davantage. La voiture d’Isa immatriculée 07 est facilement repérable et à plusieurs reprises, comme tous les jours, je la vois arrêtée sur le bas-côté avec ses enfants, à attendre le passage de Laurent. Elle est ici au moment où la route s’élargit et où nous débouchons sur une route départementale qui tranche avec la tranquillité des petites routes de montagne que nous quittons. Heureusement il faut courir sur une piste cyclable quelques centaines de mètres seulement et puis je remercie Gilbert d’avoir posé cette marque sur un panneau pour nous inviter à tourner à gauche vers un petit chemin de traverse pas très large. Si peu large d’ailleurs que pour éviter une camionnette qui ne ralentit pas en me dépassant, je suis à deux doigts de me casser la figure. Bientôt le chemin perd le peu de goudron qui le constituait et devient une piste rocailleuse qui serpente sous les arbres. C’est un changement agréable, mais soudain le goudron reprend ses droits et une grosse bosse impose de marcher une trentaine de secondes. L’occasion de boire un coup et de finir l’un de mes deux bidons. Pas grave : le prochain ravitaillement s’annonce déjà, pour célébrer le passage au marathon ; et bientôt 43 kilomètres dans les jambes. Au ravitaillement, des mots, des sourires, des encouragements, et de l’eau pour se rafraîchir avant d’affronter la ville.

http://farm7.static.flickr.com/6131/5962203280_72e81c5b59.jpgLes premiers bâtiments de Chambéry apparaissent puis c’est le moment de s’y enfoncer tout à fait. Passage sous le château des ducs de Savoie, bâti au XIe siècle. Je cours sur la piste cyclable pour éviter de serrer de trop près les passants. Au fur et à mesure que j’approche du centre ville, leurs réactions sont amusantes. Je surprends des regards curieux et j’entends même des commentaires étonnés. Les gens ne comprennent pas pourquoi un type tout seul court avec un dossard accroché sur la poitrine en plein centre de Chambéry. Il faut dire que 24 coureurs répartis sur une étape de 62 km, en terme de visibilité c’est peu évident...

Ce petit tour au centre de Chambéry n’est pas désagréable, je me souviens des deux dernières fois où j’étais venu ici, pour le festival de la bande dessinée. Et bientôt je débouche devant la fontaine emblématique de la ville, les « 4 sans cul » ; la fontaine des éléphants.

4sanscul.jpg

Quelques virages, et j’arrive en vue du dernier jalon de l’étape : le dernier ravitaillement situé au début de la piste cyclable. Je retrouve « les dindons » qui m’applaudissent toujours avec la même chaleur. Ils me disent même que Jean-Jacques est passé il y a 25 minutes déjà. Une demi banane, un peu de pain et du coca : je ne change pas les bonnes habitudes et je repars malgré les premières gênes qui apparaissent dans les adducteurs et les genoux. Je ne peux m’empêcher de me retourner en repartant, m’attendant à voir apparaître Eric mais ce n’est pas le cas. Cela me donne la force nécessaire pour repartir sur un bon rythme. Dans ma tête désormais c’est clair : il ne reste que 8 km de plat, et je ne dois pas flancher. Je vais donc me concentrer sur cette fin d’étape avec dans la tête la seule perspective de faire une nouvelle belle étape, maintenant une moyenne de 11 km/h environ qui permet de bien avancer sans trop piocher dans les réserves d’énergie.

http://farm7.static.flickr.com/6121/5945162263_87dfff6895.jpgÀ 2 km de l’arrivée, je me relève, sentant que ça sent bon. Je finis en roue libre ou presque, les dernières centaines de mètres courues avec la satisfaction d’être allé au bout de mon pari du matin et d’avoir tenu malgré un départ plus rapide et plus tôt que d’habitude. Gilbert se lève lorsqu’il m’aperçoit et agite sa cloche et siffle pour signaler mon arrivée. Ces derniers mètres, je les savoure vraiment. Michel arrive de la salle pour s’enquérir de l’identité du coureur et s’exclame « Ah mais c’est un récidiviste » en me voyant passer sous l’arche d’arrivée. D’un coup, les 62 km du parcours s’évanouissent. Jean-Jacques vient me saluer, et pendant que j’échange quelques mots sur le profil de l’étape avec les frères Codet, Eric arrive à son tour. Je le félicite, il a fait une belle étape en vue du classement général. L’enthousiasme est toutefois de courte durée car j’aperçois Roger qui descend d’une voiture. Il a jeté l’éponge à cause d’un problème à son orteil et il préfère s’économiser en vue de l’Intégrale Gérard Denis qu’il doit courir le week-end prochain (course de 243 km d’une traite !) 

Après la douche, la lessive et les bières traditionnelles d’après course, c’est le repas puis je profite de la voiture de Jean-Philippe pour aller chez Michel m’offrir un petit plongeon dans la piscine. L’eau un peu fraîche fait un bien fou à mes jambes, et j’y passe un bon moment très agréable. Jean-Jacques est également là, et Carmen dort sur un transat (et oui Carmen ronfle !) Je somnole ensuite à mon tour une petite demi-heure sur un transat. Repos du corps, dérive de l’esprit... la récupération se passe bien !

http://farm7.static.flickr.com/6121/5945308861_c0410676af.jpgDe retour à la salle des fêtes, en attendant l’apéro du soir, c’est un peu le même décor que tous les jours : certains somnolent sur leurs matelas, d’autres lisent le journal, la plupart mangent ou boivent un coup ; beaucoup refont l’étape en échangeant leurs impressions...

Le soir, l’ambiance est particulière. Cyril est heureux d’avoir couru à nouveau, l’envie semble être revenue, je suis content pour lui. Laurent Saint Martin reste avec nous pour le repas, il nous encouragera sur le bord de la route le lendemain pour la dernière étape de la semaine. Le peloton est détendu, heureux d’avoir passé cette troisième étape de montagne. La journée du lendemain promet beaucoup. Sauf bobos de dernière minute, nous savons que nous bouclerons cette course. Et devant, la bagarre va faire rage. Car ce soir au général, Eric 4ème hier est passé 2ème mais avec à peine 7 minutes d’avance sur Carmen 4ème ; Alain étant intercalé. Demain, il ne va pas y avoir de round d’observation et on sait déjà que ça va partir à cent à l’heure. Jean-Jacques s’amuse de la situation et ne s’y trompe pas : ce sera là l’intérêt majeur de l’étape de demain.

http://farm7.static.flickr.com/6006/5945701746_b2327e3e5b.jpgPour l’instant, je n’en suis pas là. Cette deuxième étape durant laquelle j’ai attaqué m’a soulagé. Je suis content d’avoir pu suivre le plan que j’avais imaginé le matin et d’avoir pu enchaîner deux jours comme je l’ai fait. Demain je vais rentrer dans le rang et reprendre ma vraie place, en laissant les cadors s’expliquer. Étape courte et roulante, je sais que je serai incapable de les suivre. Mes releveurs sont un peu sensibles mais pas de douleur à déplorer. Bon, il ne faut pas se leurrer, la fatigue est quand même là, et je suis plutôt soulagé à l’idée que la course se termine le lendemain.

Je me couche à 22h00, en me déconnectant de la course en lisant quelques pages de Bukowski et je m’endors assez vite pour ce qui sera la meilleure nuit de la semaine en terme de sommeil. Après 6 nuits, il était temps !

Classement de la 5ème étape :

  NOM Prénom Temps
1 MOROS Jean-Jacques 5:33:36
2 DUBOURDIEU Guilhen 6:01:53
3 MARTIN Eric 6:05:14
4 DAVID Alain 6:13:48
5 HILDEBRAND Carmen 6:22:08
6 BERTIN Robert 6:38:48
7 BRUEYRE Laurent 7:08:27
8 CHENAIS Maurice 7:14:53
9 DACUNHA Manuel 7:30:18
10 DUPONT Olivier 7:36:24
10 VIGUIE Jean-Philippe 7:36:24
12 HILLAIRE Christophe 7:45:57
13 MONOT Anny 7:50:47
14 PAROLI Jean-Claude 7:51:07
15 CHEVILLON Bernard 7:52:50
16 MOROS Monique 8:06:12
16 RICHARD Joël 8:06:12
18 DERRIEN Franck 8:10:30
19 CHEVILLON Mimi 8:24:30
20 CHOMONT Guy 8:37:39
21 SIMONS Marie-Jeanne 9:11:52
22 MULLER Daniel 9:33:35
23 DENIS Gérard 9:33:35
24 WARENGHEN Roger DNF
       

 

Classement général à l'issue de la 5ème étape :

1 MOROS Jean-Jacques 25:36:58
2 MARTIN Eric 29:37:53
3 DAVID Alain 29:44:32
4 HILDEBRAND Carmen 29:45:27
5 DUBOURDIEU Guilhen 30:54:38
6 BERTIN Robert 32:08:36
7 BRUEYRE Laurent 33:47:57
8 DACUNHA Manuel 34:31:44
9 CHENAIS Maurice 35:12:03
10 PAROLI Jean-Claude 35:20:10
11 DERRIEN Franck 36:35:56
12 VIGUIE Jean-Philippe 36:49:39
13 MONOT Anny 36:53:20
14 DUPONT Olivier 37:00:03
15 CHEVILLON Bernard 37:17:28
16 MOROS Monique 38:10:45
17 RICHARD Joël 38:30:49
18 HILLAIRE Christophe 39:28:25
19 CHEVILLON Mimi 39:38:02
20 CHOMONT Guy 41:23:49
21 MULLER Daniel 41:40:41
22 SIMONS Marie-Jeanne 42:53:22
23 DENIS Gérard 43:44:13

 

<<< Episode Précédent <<< // >>> Episode Suivant >>>


Rédigé par Oslo

Publié dans #Ultra - Course

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
<br /> Deux fois de suite ... monsieur y prend goût ! :))<br /> <br /> <br />
Répondre
K
<br /> Monsieur deviendrait il compétiteur ?<br /> <br /> <br />
Répondre
H
<br /> je me régale à te lire!A+<br /> <br /> <br />
Répondre
B
<br /> Eh! ben! Un dindon (volatile n'ayant pas plus de cervelle que de mollet)est bien surpris de lire autant de choses sur une course à pied...Alors, c'est vrai ? c'est tout dans la tête?<br /> <br /> <br />
Répondre